Sainghin-en-Weppes

2019-2020

Multiplicité des lieux
Marianne Blanco, Julius Fuehrer, Antoine Tour

Les recherches ont été menées dans la commune de Sainghin-en-Weppes, dans les territoires des Weppes au sud-ouest de Lille. Cet ancien centre industriel, qui a aussi abrité une tannerie et une blanchisserie, est aujourd’hui transformé en un quartier dortoir, banlieue lointaine qui cherche à dynamiser sa connexion avec la Métropole européenne de Lille.
Deux sites en particulier ont été étudiés : la scierie et l’ancienne briqueterie. La première a été délocalisée sur un terrain limitrophe, les employés déplacés tandis que l’ancien bâtiment reste figé. La briqueterie est quant à elle principalement utilisée pour le stockage de marbre. Néanmoins, d’autres occupations de son espace comme squat, stand de paintball et terrain d’entrainement militaire en font le témoin des aléas de la transformation de la ville. Les rencontres variées avec les pensionnaires de l’EHPAD, le maire, un chasseur ou encore deux chefs d’entreprise ont démontré que chacun formule des considérations différentes sur la transformation de ces lieux. Ce projet cherche à mettre en lumière les strates du temps créées par les populations qui se sont succédées et ont transformé la ville.

Synthèse
1. Le cold spot choisi se situe dans la ville Sainghin-en-Weppes. Elle dispose de différents lieux représentatif du cold spot : notamment les anciennes usines (la scierie et la briqueterie) abandonnées qui offrent de larges espaces vides avec des ressources inutilisées (ex : bois, marbre). Cependant la ville dans sa globalité reflète un certain vide, surtout dans la journée.
2. Nous avons retenu ce territoire car Sainghin-en-Weppes est une ville dite « dortoir ». 80 % des habitants de la ville travaillent sur Lille. L’activité est faible au sein même de Sainghin-en-Weppes, excepté l’ehpad, le pmu et la construction de nouveaux logement sociaux. Les anciennes usines désertées sont le reflet de cette activité qui s’est délocalisée et concentrée sur Lille.

Problématique
Comment la ville de Sainghin-en-Weppes matérialise le passage d’une activité industrielle qui s’est délocalisé et concentré à Lille ?

Carte Scierie
Cadastre Hocq Emballages

1. Données
– Ville dortoir (interviews)
– Délocalisation de la scierie (plans, documents de préfecture du bâti)
– Briqueterie abandonnée (archives)

2. Relevés
– Photographies, vidéos et enregistrement sonores des usines : témoigne un passé « perdu »
– PMU : enregistrements vidéos sur le quotidien de Sainghin-en-Weppes
– Enregistrement de l’entretien avec le maire
– Collecte de témoignages à l’EHPAD des anciennes personnes ayant fréquentées les usines ou la ville de Sainghin-en-Weppes
– Visite de l’ancienne et de la nouvelle scieries présentées par son gérant, M. Debarge
– Visite de l’ancienne briqueterie présentée par son gérant, M. Bouquillon
– Matériaux : bois, moule de champignons, écorce, marbre
– Photogrammétrie : architecture, photographies, texture, mapping

3. Bilan
Résultat d’interviews, de photographies et de vidéos, une cartographie sensible est modélisée et animée, offrant un regard sur des données brutes récoltées durant ces voyages. Le banc est un objet qui offre une cartographie matérielle du lieu. Il offre une fiction et une alternative dynamique à l’approche documentaire. Le but est par la suite de le retourner à la ville comme un hommage, une rémanence dans l’espace public, un objet de gratitude pour l’ouverture et l’esprit de partage de ses habitants.

Naufrage au cœur d’une oasis anonyme.

Tout au nord de la métropole Lilloise, collée à la frontière Belge et partagée entre les communes française Wervicq-sud et Bousbecque, se trouve une petite île au milieu de la Lys qui a attiré notre attention. D’environ 800 mètres de longueur pour une largeur maximal de 60 mètres, sa superficie est de 45km2. Pour accéder au lieu, il faut emprunter un pont qui relie Wervicq-sud en France à Wervik en Belgique, puis longer le quai de l’agglomération jusqu’à atteindre un ponton, cette fois-ci à peine visible, qui nous ramène sans même le mentionner en France, à Wervicq-sud. 500 mètres plus à l’est de l’île se trouve alors un secteur du lieu appartenant conséquemment à la commune française de Bousbecque.

Cette île en retrait ne possédant ni nom ni usage réunit de nombreuses caractéristiques constituantes d’un cold spot. Premièrement, il est difficile de savoir qui est responsable de sa maintenance, bien qu’il y ai entre autre une plantation de noyer qui devrait avoir un propriétaire. De plus, hormis quelques promeneurs avides de calme et de nature, nous avons constaté que le terrain est peu fréquenté. Pour finir, les seuls infrastructures présentes sont un chemin en béton laissé à l’abandon et des aménagements au bout de l’île empêchant son affaissement, mais aucun projet d’urbanisation ou d’aménagement n’a été engagé concernant l’avenir du lieu.

L’île se présente sous plusieurs angles comme un lieu ambivalent. Pour commencer, sa situation géographique est paradoxale, alors qu’elle appartient à la France il faut passer par la Belgique pour l’atteindre (à moins de s’y rendre par voie fluviale). Ainsi les visiteurs s’y aventurant ignorent de quel côté de la frontière ils se trouvent. En outre, même si le terrain se présente comme un espace naturel, composé d’une grande variété de faune et de flore, c’est en réalité une île artificielle, qui doit sa création à la construction d’un canal ayant pour but d’irriguer les champs voisins. On note aussi, que malgré quelques infrastructures humaines l’entretient du domaine reste succin. D’autre part, malgré sa richesse végétale, peu d’animaux sauvages (hormis les insectes et les oiseaux) habitent le lieu. Un phénomène récurant dû à la monoculture, dont la forêt de noyer est un exemple. D’autre part la définition du lieu est altérée par la présence de nombreuses plantes dont l’origines est étrangère au milieu dans lequel elles ont été implantées. Enfin, d’un point de vue plus subjectif, sur cette île silencieuse et peu peuplée règne une ambiance étrange. Comme en dehors du temps et des espaces, chacun d’entre nous s’est senti tel un naufragé sur une île inconnue.

C’est donc par le prisme de l’ambiguïté que nous avons décidé d’orienter nos recherches. Nous analyserons le cold spot sous trois différents points de vue : d’abord nous étudierons son histoire et de sa situation actuelle, nous relèverons ensuite l’écosystème dont il est constitué, et enfin nous retracerons les flux qui l’entourent.

RENDEZ-VOUS

Wattrelos-Mouscron

Le point de départ de ce projet est un chemin situé à la frontière franco-belge, entre les villes de Wattrelos et de Mouscron, dans le quartier du Ballon.

De par sa forme, il est nommé le « Zig Zag » ou le « Z » par les locaux. Suivant le tracé de cette lettre, il demande à être traversé en trois temps : on avance en France, on tourne à droite pour longer la frontière invisible, puis on se retourne vers la Belgique, donnant la liberté aux piétons d’enjamber la limite entre deux territoires. Cet endroit semble aujourd’hui délaissé, jonché de débris, en contradiction avec son histoire passée.

D’après le témoignage des habitants du quartier, c’était alors un endroit de rencontre connu dans le voisinage et fréquenté par toutes les générations. Les jeunes s’amusaient à marcher en équilibre sur les briques, les anciens s’asseyaient pour raconter des histoires. À l’époque des rendez-vous au « Z », il a marqué l’enfance de tous. Malgré cette convivialité et cette ambiance de quartier, ce chemin a aussi été synonyme de division. Dans le temps, la présence de la frontière était plus pesante dans la vie des habitants. Les douanes surveillaient le passage d’alcool, de cigarettes, de savon et de chocolat, vendus moins chers en Belgique.

Ce contrôle, marqueur dans l’histoire des deux pays, a donné naissance à des objets de contrebande, comme les gourdes. Aussi, cette frontière est-elle vouée à délimiter et diviser les territoires ou pourrait-elle être au contraire un point d’union ?
L’intention de ce projet est de mettre en lumière l’envie de retrouver un nouvel environnement offrant une convivialité plus forte.
De ça en à découler un banc, reliant et réunissant à nouveau les deux villes. Des cartes ont également été réaliser pour amener les habitants à communiquer par un format postales.

Kelly Eng
Sarah Hammond
Marie Piplard

LES MUCHAUX

Le chemin des muchaux:

– Situé en bordure Nord-Ouest de Lille, entre trois communes Saint-André-lez-Lilles, Lambersart et Verlinghem.
– Zone agricole réservé, le poumon vert de la métropole Lilloise.

Liste des critères de définitions de cold-spot:

– Pas d’avis sur google
– N’est pas référencé sur google
– Possède des richesses peu connu
– N’est pas desservie par les transports en commun
– Enclavé entre la rocade Nord-Ouest, et les départementales D57 et D257
– Aucun dispositif de contrôle
– Présente d’une biodiversité caractéristique
– À un indice de poésie à révélé
– Écosystème menacé par un projet d’urbanisation
– Zone polémique politique, en blocage depuis 2014
– Pollution sonore notoire

Pourquoi ?

Pour la complexité de la survie d’un écosystème naturel dans un milieu urbain, et sa préservation.

Points d’intérêt relevés

– Écosystème riche et fonctionnel
– Comprise dans un hémicycle écologique, utile au renouvellement des nappes phréatiques de la région
– Patrimoine agricole de la région, terrain exploité en assolement triennal )
– « Poumon vert » de la métropole lilloise
– Limitrophe de Lille
– Enclavé par la rocade

PROBLEMATIQUE : La pollution sonore sur site

La pollution sonore qui découle de la rocade a un impact très négatif sur la vie aux Muchaux, tant pour les habitants que pour la faune et la flore.

Comment observer la pollution sonore? :

Définir la source des nuisances sonores
– Rocade ( voitures, poids lourds : moteur, roues sur l’asphalte, mouvements d’air, état des routes, freins, klaxon bruits aérodynamique, réverbération, infrasons et ultrasons )
– Routes départementales
– Quantifier/qualifier
– La hauteur du son
– Le volume du son
– Le rythme journalier
– Notre sensibilité au son
– Stress level
– Weather consequence

Déterminer les conséquences et effets sur l’environnement et les habitants

Comment protéger les muchaux?

PANORAMA

Adam Pozdro, Alexis Foiny, Oscar Gougenot, Lily Saillant

Le chemin des Muchaux est une petite route au croisement des communes de Saint-André-lez-Lille, Lambersart et Verlinghem. Elle serpente entre les champs de betteraves, de pommes de terre et de maïs, et des prés abritant troupeaux de vaches, poules et chevaux dans des pensions équestres, créant une petite communauté agricole. Malgré sa biodiversité riche, le chemin est encerclé par la départementale, la rocade et la voie ferré. L’ambiance y est contrastée, entre calme campagnard et brouhaha incessant des voitures. Cet espace de nature est pourtant menacé depuis qu’en 2014, le maire de Lambersart a relancé un plan d’urbanisation pour y construire des logements.

Pourtant, la zone était auparavant comprise dans une politique d’hémicycle, représentant les zones à sauvegarder contre la bétonnisation. Celles-ci sont primordiales, laissant des sols à infiltrer pour remplir les nappes phréatiques. De nombreuses voix se sont élevées contre ceprojet, notamment celles des habitants alentours et du Collectif Andrésien Tous acteurs de notre ville. Nombreux s’accordent à dire que la meilleure métamorphose possible de cet espace serait dans la préservation de ces champs et jachères, cet environnement a de nombreuses fois gagné le titre de poumon vert lillois. Les grands espaces des Muchaux abritent des richesses environnementales et une communauté à sauvegarder.

C’est pourquoi l’intention de Panorama est d’attiser la curiosité des promeneurs et de proposer un autre regard sur ces terrains agricoles français. Elle se matérialise par une série d’objets comme un cerf-volant, une girouette, une station d’écoute ou des baguettes de sourcier… Jouant avec l’eau, le vent et les sons, ces objets recréent un chemin sensible où les éléments naturels dessinent une expérience sensorielle.

détails